Et si Haïti fait appel à des compagnies de sécurité privée internationales ?

Et si Haïti fait appel à des compagnies de sécurité privée internationales ?

La crise sécuritaire qui frappe Haïti atteint des sommets critiques. Les gangs armés contrôlent des portions entières du territoire, les institutions publiques sont paralysées, et la population vit dans la peur. Pendant que les forces de l’ordre tentent, tant bien que mal, de contenir la violence, une question s’impose avec urgence : et si Haïti fait appel à des compagnies de sécurité privée internationales ?

Dans plusieurs pays en crise : Irak, Afghanistan, Libye, le recours à ces firmes est une réalité opérationnelle. ONG, ambassades, multinationales et gouvernements font appel à elles pour sécuriser leurs missions, protéger leur personnel et garantir un minimum de stabilité. Ces entreprises privées, souvent dirigées par d’anciens militaires ou des experts en gestion de conflits, disposent de moyens logistiques puissants, d’équipements modernes et d’une capacité d’intervention agile.

Certaines compagnies internationales ont déjà fait leurs preuves dans les contextes les plus dangereux de la planète. On peut citer

  • GardaWorld (Canada), présente dans plus de 45 pays, active auprès de gouvernements, ONG et missions diplomatiques, spécialisée dans la protection armée et les services en zones à haut risque ;
  • Triple Canopy et Academi (États-Unis), connues pour leurs opérations de sécurisation en Irak et en Afghanistan, souvent mandatées par le Département d’État américain ;
  • DynCorp International, qui a participé à la formation des forces de police en Afghanistan et en Amérique latine ;
  • Control Risks (Royaume-Uni), experte dans l’analyse des risques et la protection de personnel humanitaire et d’affaires en zones instables.

Dans le contexte haïtien, ces compagnies peuvent jouer un rôle ponctuel mais stratégique :

  • sécuriser les infrastructures critiques : ports, aéroports, hôpitaux, bâtiments publics ;
  • protéger les convois humanitaires, les zones de distribution, les écoles, les centres de soins ;
  • appuyer les forces nationales dans des opérations ciblées contre les groupes armés ;
  • fournir des formations, de l’équipement et un soutien stratégique.

Il ne s’agit pas de privatiser la sécurité nationale, encore moins de déléguer la souveraineté à des intérêts étrangers. Il s’agit de renforcer, dans un cadre légal et temporaire, les capacités de réponse d’un État en détresse. Cette démarche exige des garde-fous juridiques, un mandat clair, une supervision indépendante et une volonté politique assumée.

Haïti est à un tournant. L’inaction n’est plus une option. Dans un pays où l’État lutte pour survivre, refuser de considérer des solutions alternatives — même provisoires — revient à abandonner la population à son sort.

Il est temps d’avoir le courage d’explorer toutes les voies sérieuses de stabilisation.

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