Le dimanche 15 Octobre 2017 a marqué officiellement la fin du mandat de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haïti
Cependant, après 13 ans sur le territoire haïtien l’opinion publique ne peut s’empêcher de se rappeler les différents incidents qui ont entaché le passé de la mission onusienne dans le pays.
En effet, les avis des acteurs politiques, membres de la société civiles et autres compatriotes restent divergent sur le sujet.
Alors que certains poussent un « cri» de soulagement à ce qu’ils appellent « occupation », d’autres par contre d’un air moins réjouissant, croient que durant ces 13 ans la MINUSTAH a apporté une forme de stabilité dans le pays.
Ces derniers tiennent leurs arguments du fait que la présence des Casques Bleus onusiens a contribué à empêcher l’aggravation de la situation.
Sans oublier la grande amélioration apportée par cet organe des Nations Unies en matière de support logistique lors des élections dans le pays.
La MINUSTAH s’en va, mais qu’en est-il des torts causés aux fils et aux filles, aux pères et aux mères de familles?
Combien de familles pleurent la perte d’un ou plusieurs membres de leur famille à cause de l’introduction du choléra dans le pays?
Combien d’enfants ne connaitront pas le visage de leur géniteur ou combien de cas de viols sur mineur ont été signalés?
Autant de questions soulevées par les organismes de droits humains qui demeurent hélas sans réponse pour le moment.
En ce sens, on se souvient du jeune Johnny Jean dont le viol collectif avait été filmé par des soldats uruguayens de la MINUSTAH.
Est-ce que justice et réparation ont déjà apporté aux victimes d’abus de tous genres commis par les agents des forces onusiennes en Haïti?
Tout compte fait, faudrait-il porter à l’attention que la MINUJUSTH revêt dans son fonctionnement presque les mêmes prérogatives que la MINUSTHA?
Le sénateur Youri Latortue, a peut-être eu raison de demander à ce que le gouvernement haïtien, en accord avec les 2 blocs du parlement puissent participer dans la définition des tâches de cette nouvelle mission en vue de fixer au préalable les prérogatives de ce nouveau convoi de militaires et de polices.
De telles actions auront l’avantage d’éviter que de tels dégâts ne soient enregistrés au sein de la population haïtienne, comme cela a été le cas avec les 10,000 personnes décédées du choléra par exemple.
Toutefois, nous n’allons pas ignorer le geste de l’ancien Secrétaire des Nations Unies, Ban ki Moon qui a officiellement reconnu l’année dernière l’implication des Casques Bleus népalais dans la propagation de l’épidémie de choléra, et qui par la suite, présenté des excuses au peuple haïtien.
Aujourd’hui lundi 16 Octobre, la MINUJUSTH prendra officiellement la relève avec pour objectif le renforcement du système judiciaire en Haiti.
Plus que jamais l’occasion se présente pour les autorités haïtiennes de prendre en charge le destin de tout un peuple face aux nombreux choix qui incombent à ces politiques.
Et ainsi veiller à l’intérêt supérieur de la nation avant toute autre chose.