Que dire ? Que penser des dernières déclarations du Chef du gouvernement, Joseph Jouthe, d’ériger un mur pour soi-disant barricader les bandits de Bicentenaire ?
Le 15 avril dernier, le Chef du Conseil Supérieur de la Police Nationale, Joseph Jouthe, informait être en contact depuis quelques temps avec les semeurs de troubles à l’entrée Sud de la capitale. Selon les déclarations du PM, il veut convaincre les chefs de gangs de déposer les armes. Sachant que les négociations peuvent ne pas aboutir, l’homme d’État a menacé de les couper du reste du pays en érigeant un mur dans la zone de Bicentenaire.
Si, à première vue, l’initiative paraît louable, elle n’en demeure pas moins utopique. En effet, comment un chef de gouvernement peut vouloir céder une partie du territoire, qui plus est, la laisser sous la tutelle des bandits ? De plus, a-t-il songé aux simples citoyens vivant dans la zone ? Qu’est-ce qui explique que l’insécurité n’ait pas fait fuir les citoyens ? Ne sont-ils pas sujets à des menaces de morts en cas de fuite ? Certains ont-ils de quoi vivre ailleurs ?
Le chef du gouvernement semble ne pas avoir tenu compte de ces paramètres avant de prononcer son discours.
D’un autre côté, l’on ne peut oublier que l’Etat haïtien, dans sa constitution, a l’obligation de garantir la sécurité de ses habitants. N’est-ce pas faillir à ses responsabilités que de songer à livrer la zone de Bicentenaire au main des bandits ?
D’ailleurs, une telle décision n’aura-t-elle pas des conséquences irréversibles compte tenu du fait qu’il existe beaucoup d’autres gangs sur tout le territoire national ?
Céder aujourd’hui aux caprices des gangs entraînera indubitablement un mauvais précédent.
Toujours est-il que des personnes continuent de mourir en grand nombre à Portail Léogâne, au Bicentenaire et que la vie des citoyens sont menacés sans qu’aucune réponse concrète ne soit donnée par l’administration Moïse/Jouthe.
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