Sous la direction de l’Ambassadeur Anthony Philipp-Spencer, à la tête du Groupe de travail du Conseil permanent sur Haïti, l’OEA a adopté une résolution forte sur Haïti le 10 février (CP/RES. 1214(2414/23)), encourageant les États membres et les observateurs permanents à s’engager continuellement avec Haïti. Cette résolution a créé le groupe de travail et a permis de tenir le Conseil informé des développements survenus depuis son adoption.

La résolution de l’Assemblée générale de l’OEA, approuvée sous la direction de Cristobal Dupouy, appelle également à une assistance technique immédiate à Haïti en matière de sécurité, préservation et renforcement de la démocratie représentative, promotion et protection des droits de l’homme, aide humanitaire et élections inclusives, libres, équitables et crédibles dès que les conditions le permettent (AG/doc.5813/23).

Dans sa présentation, Cristobal Dupouy a souligné l’importance de poursuivre l’enquête sur l’assassinat du Président Jovenel Moïse. Il a souligné que la lutte contre l’impunité, la corruption, le trafic d’armes et de drogue, ainsi que la violence des gangs, était cruciale pour renforcer les institutions haïtiennes, combattre la corruption et restaurer la paix et la stabilité.

Cependant, il a noté que le défi était immense, compte tenu des difficultés politiques auxquelles le pays est confronté. Le système politique haïtien a échoué à répondre aux besoins du peuple haïtien et doit être réformé pour relever les défis à venir. La nécessité d’une nouvelle constitution a été largement évoquée pour permettre une refonte de ce système et renforcer la justice, l’intégrité des élus, la lutte contre l’impunité, la corruption et la mise en place d’un système électoral solide.

Cristobal Dupouy a également souligné l’importance d’une présence internationale significative pour renforcer la sécurité en Haïti. Avec moins de 9 500 agents de police pour une population de 12 millions d’habitants, le pays ne peut faire face seul à cette tâche insurmontable. La situation actuelle encourage la justice sommaire, renforcée par des groupes armés qui gagnent en puissance tandis que les forces de sécurité s’affaiblissent.

L’OEA s’engage activement dans la résolution de ces problèmes structurels en Haïti, en soutenant notamment le processus de finition de l’enregistrement de l’ensemble de la population adulte haïtienne auprès de l’Office National d’Identification. Une sensibilisation accrue vise à garantir le droit fondamental à l’identité et au vote de tous, y compris des groupes isolés et marginalisés.

La formation des officiers de police communautaire, financée par l’INL (Bureau of International Narcotics and Law Enforcement Affairs), ainsi que l’amélioration des relations entre la police et les communautés locales, font partie des efforts de l’OEA pour lutter contre l’influence des gangs et renforcer la sécurité.

Malgré les difficultés, Cristobal Dupouy appelle tous les États membres et observateurs permanents à continuer de soutenir Haïti dans cette période critique. Il met en avant la nécessité d’une démarche démocratique inclusive pour un changement structurel, tout en insistant sur l’importance de la présence internationale pour la sécurité du pays.

En conclusion, l’OEA joue un rôle essentiel en Haïti, cherchant des solutions pour répondre aux défis actuels et contribuer à une démocratie renouvelée. Haïti a besoin du soutien solidaire de la communauté internationale pour sortir de cette crise et ouvrir la voie à un avenir meilleur.