RDC / Crise politique : Quand le Président refuse de s’en aller…

RDC / Crise politique : Quand le Président refuse de s’en aller…

En crise sociopolitique depuis juillet 2016, la République Démocratique du Congo, n’est pas prête de retrouver sa stabilité.

Barbancourt

le rhum des connaisseurs

L’opposition, a donc déclaré au cours d’une conférence de presse ce jeudi 12 octobre 2017 que sans la mise en place d’élections présidentielles avant le 31 décembre 2017, ils se préparent à mettre en place un gouvernement de transition. Et ce avec ou sans l’accord du tout puissant président Kabila….

Pour mieux comprendre, petit retour en arrière…

Le 16 janvier 2001, après l’assassinat de son père, Laurent-Désiré Kabila, Joseph Kabila devient le 4ème président de la République démocratique du Congo. Agé de 30 ans, Joseph Kabila devient dès lors le plus jeune chef d’État en exercice.

Catalogué comme un dictateur, le président Kabila, dirige le Congo d’une main de fer et avec la dernière rigueur, écrasant par tout les moyens ses opposants.

Après une 1ère élection réalisée en 2006, (5 ans après son accession au pouvoir) Joseph Kabila se fait réélire en 2011. Elections marquées par des fraudes massives, la RDC connaît un climat politique tendu.

Malgré tout, le peuple et l’opposition se résigne car ayant déjà réalisé deux mandats, la constitution ne permet plus à « Kabila » de se représenter.

Mais coup de théâtre ! Le 11 mai 2016, pendant la dernière année de son mandat, le président Kabila s’arrange pour faire voter une loi par la cour constitutionnelle qui autorise le président à rester au pouvoir en l’absence de nouvelles élections.

L’opposition monte automatiquement au créneau et se rassemble le 10 juin à l’initiative d’Étienne Tshisekedi (célèbre opposant), et demande le départ de Kabila pour le 31 juillet 2016. Ces manifestations sont durement réprimées. Des opposants et des journalistes sont arrêtés.

Et c’est ainsi le début d’un long cauchemar…

Après des négociations à la Cité de l’Union Africaine à Kinshasa qui se sont soldées par un échec, les 19 et 20 septembre 2016, soit trois mois avant la fin du mandat de Joseph Kabila, l’opposition organise des manifestations.

Au cours de celles-ci, les forces de l’ordre tirent sur la foule, alors que des sièges de partis politiques et des commerces sont incendiés.

Après avoir décrété en octobre une « journée villes mortes » devant le refus de Kabila d’organiser de nouvelles élections, celui accepte de former un nouveau gouvernement en vu de programmer le scrutin.

Par conséquent, après la démission du premier ministre en poste, le 20 décembre 2016, le président Kabila annonce un nouveau gouvernement dit de large ouverture, alors que son mandat expirait le 19 décembre.

Début 2017, toujours aucunes élections programmées, l’opposition demande le départ du gouvernement en place, car soupçonnés d’avoir été corrompus l’opposition de leur fait plus confiance.

Par conséquent, le 7 avril 2017, avec une opposition divisée mais non affaiblit, Joseph Kabila nomme son adversaire politique Bruno Tshibala, premier ministre, accompagné d’un nouveau gouvernement en vue de préparer les élections avant le 31 décembre 2017.

Cette décision de Joseph Kabila, qui profite de la désunion de ses adversaires, fait perdurer les divisions au sein de l’opposition.

Et 2ème coup de théâtre !!!

Après n’avoir vraisemblablement entrepris aucune démarche, Corneille Nangaa, président de la CENI (équivalent du CEP), a sollicité lors d’une conférence de presse ce mercredi 11 octobre, 2 mois avant le terme de l’échéance, 504 jours supplémentaires afin d’organiser des élections présidentielles en bonne et due forme.

504 jours, soit 1 an, 4 mois et 3 semaines.

L’opposition sous l’égide de Félix Tshisekedi, président du Rassemblement a qualifié à son tour la sollicitation du président de la CENI d’irresponsable, et a rappelé que l’option d’une transition sans Joseph Kabila d’ici au 31 décembre reste maintenue et a évoqué des démarches auprès de l’ONU.

Affaire à suivre…

Haiti 24
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